Déroulement de la prise en charge

1. Évaluation interdisciplinaire de la faisabilité, information et accord du médecin traitant puis du patient.
2. Mise en route de la prise en charge, éducation du patient et pose du cathéter.
3. Instauration du traitement à l'hôpital et organisation du retour à domicile.
4. Administration du traitement, soins et suivi à domicile par l'équipe de première ligne.
5. Fin de traitement confirmée par l'infectiologue et retrait du cathéter.

Durant toute la prise en charge, des contacts sont pris avec les différents intervenants permettant une collaboration optimale. Un dossier complet est remis au patient lors de sa sortie, reprenant les informations médicales et infirmières, les protocoles et prescriptions de soins, le traitement antibiotique détaillé, les documents de suivi infirmier, les demandes d'examens complémentaires et de remboursement éventuels, les conseils au patient, ainsi qu'une procédure en cas d'événement indésirable et les numéros de contacts utiles. Ce dossier est conservé par le patient à son domicile et l'accompagne lors de chaque consultation. À chaque étape, un courrier médical est également adressé au médecin traitant du patient par voie postale et électronique.

Formations infirmières

Avant chaque prise en charge d’un patient, l'infirmier de l'équipe AntibiHome prend contact avec l'équipe infirmière de première ligne choisie par le patient. Il lui présente le projet et s’assure que celle-ci dispose des compétences adéquates pour préparer, administrer et suivre le traitement antibiotique par voie intraveineuse, ainsi que réaliser les soins spécifiques au cathéter. À chaque fois que cela s'avère nécessaire, une formation est offerte aux infirmiers de première ligne et une convention de soins écrite est établie. Cette formation peut se faire via le SISD ou lors d’une rencontre à l’hôpital.

Coût

La participation au projet pilote fédéral offre la garantie d'une neutralité budgétaire pour le patient. Cela signifie que, pour les patients inclus dans le projet pilote fédéral, la prise en charge à domicile n'engendre pas de coût supplémentaire par rapport à un traitement identique reçu à l'hôpital.

Futur

Un groupe de travail réunissant les principaux partenaires ainsi que des représentants des Maisons de Repos (MRS/MRS) étudie actuellement les spécificités propres de celles-ci pour permettre aux personnes qui y vivent de bénéficier de cette prise en charge dans les meilleures conditions possibles.

Afin de faciliter les échanges et la communication, une réflexion est également en cours pour offrir aux projets pilotes wallons et à l'ensemble de leurs partenaires un outil informatique commun, intégré et sécurisé.

Conclusion

Le projet AntibiHome permet de poursuivre un traitement antibiotique par voie intraveineuse dans le milieu de vie du patient et associe ainsi un traitement de qualité dans des conditions de confort et de sécurité optimales. Il permet également de renforcer les liens et les collaborations entre l'équipe hospitalière et les partenaires de première ligne qui partagent le même enthousiasme.

Témoignage d’un patient AntibiHome

Yves est un patient ayant bénéficié du programme « Antibihome » ; il nous relate son expérience. Amputé de l’un de ses orteils pour une infection, Yves a été hospitalisé 3 jours au Grand Hôpital de Charleroi. 

D’emblée, il lui a été proposé de bénéficier de son traitement antibiotique par voie intraveineuse à domicile. Notre patient a directement été séduit par cette alternative.  Il explique que, chez lui, il a pu profiter de son confort et de sa tranquillité tout en suivant son traitement.

Être en dehors des murs de l’hôpital pour ma prise en charge m’a permis de me ressourcer, d’être au calme…bref de me retrouver dans un environnement moins anxiogène que celui de l’hôpital ». Yves voyait également dans cette solution un gros avantage au niveau professionnel : « Cette prise en charge m’a permis, même si j’étais au ralenti, de reprendre une vie presque normale et de poursuivre mon activité professionnelle. À l’hôpital, cela aurait été impossible ». Enfin, il nous explique que, durant toute la durée de son traitement chez lui, il s’est senti en sécurité car il bénéficiait de soins quotidiens d’infirmières compétentes, formées par le personnel du Grand Hôpital de Charleroi. Aussi, chaque patient dispose d’un dossier très complet reprenant tout son programme de soins ainsi que des numéros de contacts en cas de soucis urgents, ce qui le rassurait durant sa prise en charge et le mettait dans un climat de totale confiance.