
L’échographie « point-of-care » représente le futur de la médecine et tout particulièrement de la médecine d’urgence. Sur base d’échographies simples et facilement réalisables, l’urgentiste peut poser ou exclure très rapidement certains diagnostics dans des situations parfois très critiques où la vie du patient est en danger. Cette technique améliore la qualité de soins et accélère les prises en charge, bénéfices importants et immédiats pour les patients. De plus, l’échographie est peu risquée, ne nécessitant pas de ponction ou d’irradiation.
En 1 à 5 minutes, l’outil échographique permet d’évaluer de nombreuses situations urgentes et vitales telles que par exemple
- L’origine d’un situation qui compromet le pronostic vital ou « choc » (insuffisance cardiaque aiguë, tamponnade, pneumothorax, suspicion d’embolie pulmonaire, hémorragie)
- Les causes potentielles d’un arrêt cardiaque, pendant la réanimation et le massage cardiaque
- La gestion du remplissage et de l’hémodynamique (notamment mesure de la veine cave)
- L’origine d’une détresse respiratoire (œdème aigu poumon, pneumothorax, épanchement)
- Les sources d’hémorragie ou causes d’instabilité d’un traumatisé sévère (EFAST)
- Les anévrysmes de l’aorte abdominale
En plus de ces situations urgentes, l’échographie permet également d’augmenter le confort et la sécurité du patient, en réalisant par exemple toute une série de ponction sous contrôle échographique (ponction pleurale ou abdominale, mise en place de voie veineuse centrale ou périphérique) ou en ne décidant la pose d’une sonde urinaire qu’après confirmation échographique, en moins de 10 secondes, d’une rétention/globe.
Bien que nombreuses, les indications, et donc aussi les limitations, de l’échographie d’urgence sont aussi bien définies. Il ne s’agit nullement de réaliser des analyses d’organes et de remplacer le radiologue ou le cardiologue. Cet outil échographique est d’ailleurs vu par beaucoup d’entre nous, urgentistes, comme le prolongement ou l’évolution de notre bon vieux stéthoscope.
L’échographe ultraportable tient dans une poche, une première en Belgique !
La Belgique est toutefois très en retard par rapport à ses pays voisins Européens et plus encore, Américains. Pour diverses raisons, les services d’urgences peinent à s’équiper d’échographes et ceux mis à disposition sont souvent volumineux, lourds, vétustes ou inadaptés à la pratique d’urgence.
Les urgences du GHdC ne faisaient pas exception jusqu’il y a peu. Convaincus par le bienfondé de l’échographie dans d’autres pays et de l’essor à venir dans le nôtre, au GHdC nous avons fait le choix de nous mettre directement à la pointe de la technologie. Non seulement, nous nous sommes équipés d’échographes autorisant les fonctions décrites ci-dessus mais nous avons sauté le pas de l’ultraportable !
Plus de chariot à déplacer, toute la technologie tient dans la poche de l’urgentiste ! Une sonde sans câble communique directement par Wifi avec une tablette du service ou même le smartphone du médecin. Le patient est identifié par prise en photo du code barre sur son bracelet patient, participant ainsi à l’identitovigilance. Une fois réalisées, les images sont envoyées sur un espace de stockage sécurisé en ligne, accessible partout dans le monde, mais surtout dans notre système interne d’imagerie médicale.
Comme nous avons également prévu un échographe pour notre SMUR, des échographies peuvent même être réalisées pendant le transport d’un patient. De précieuses informations peuvent donc potentiellement arriver à l’hôpital avant le patient lui-même !
Par son faible encombrement, sa portabilité accrue, sa rapidité d’allumage et sa facilité d’utilisation, un plus grand nombre de patient est susceptible d’en bénéficier et ce plus rapidement. Aux urgences, les secondes comptent très souvent, ce nouvel outil est donc appelé à révolutionner nos pratiques. Et lorsque que le flux de patient est important, quelques minutes gagnées sur chaque patient peuvent vite se transformer en heures d’attente en moins !