Première nationale : un pontage aorto-bifémoral par voie robotisée

05/09/2019

Le Grand Hôpital de Charleroi a réalisé une intervention inédite de pontage aorto-bifémoral par voie robotique.

Le service de chirurgie cardiovasculaire a réalisé une première médicale en Belgique. Fin août, les Drs Rémy et Swaelens ont opéré ensemble, à l’aide d’un robot acquis il y a un an, une patiente atteinte d’une occlusion de l’aorte. Une intervention très complexe car la patiente avait une aorte en mauvais état. Un pontage aorto-bifémoral permet de soigner une maladie occlusive aorto-iliaque, c’est-à-dire une lésion qui bouche les artères.

Un robot hors du commun
Ce robot possède des bras et des poignets permettant de contrôler tous ses mouvements et de façon ambidextre. Il peut également pivoter dans des angles infinis, ce qui lui permet d’atteindre des points difficilement accessibles par une main humaine. De plus, il offre une vision 3D alors que la laparoscopie, procédure habituelle, se limite à des visions 2D.
Malgré tout, il est important d’avoir plusieurs chirurgiens en salle d'opération pour qu’ils puissent intervenir en cas de soucis.

Une intervention complexe
Dès le début de l’intervention, le patient est positionné en décubitus latéral droit, c’est-à-dire placé sur le flanc droit de façon à ce que les intestins puissent tomber vers le bas, ce qui permet aux chirurgiens d’accéder au colon. Lorsque ce dernier est décollé, ils atteignent l’aorte malade.
Les chirurgiens réalisent alors une tunnélisation (un conduit artificiel dans un tissu) entre l’aorte et les artères fémorales. Cette dernière s’apparente à un pantalon où la partie supérieure serait fixée sur l’aorte par voie robotique et les deux jambes sur chaque artère fémorale par voie conventionnelle. Une fois les deux sutures sur les artères fémorales réalisées, le pontage aorto-bifémoral est terminé.

De nombreux avantages

Cette intervention sous robot présente de nombreux avantages:

  • Un patient qui subit un carrefour par voie ouverte (l'intervention classique) reste hospitalisé en moyenne 7 à 10 jours. Or, grâce à cette nouvelle technique, la patiente n'est restée que 4 jours.
  • Elle permet des sutures plus étanches et donc moins de pertes sanguines et cause moins de douleur postopératoire. La mobilisation est presque instantanée ce qui diminue les risques d’accidents thrombotiques. La reprise du transit est plus rapide vu l’absence de laparotomie ouverture de la paroi abdominale). Elle permet également de minimiser le risque d’éventration ou d’éviscération.
  • Un autre avantage non négligeable est l’esthétisme puisque les ouvertures réalisées sont beaucoup plus petites que d’ordinaire.

Le lendemain de l’opération, les médecins prennent en charge de manière dynamique, selon le programme « fast-track »[1], pour le mobiliser et le rendre indépendant le plus vite possible.

D’autres opérations de ce type sont prévues dans les semaines à venir.

 

[1] Fast-Track (RAaC) est un programme de récupération améliorée après chirurgie qui se caractérise par un ensemble de mesures techniques et organisationnelles ayant pour objectifs de diminuer le stress chirurgical, diminuer le taux de complications per et postopératoires, favoriser un retour précoce de l’autonomie du patient et ayant pour conséquence une diminution des durées de séjour.

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