Des questions?

Pourrais-je être enceinte ?

Il n'y a aucune contre-indication.

Peut-on maigrir durablement en prenant des médicaments ?

Les médications amaigrissantes sont, dans le meilleur des cas, décevantes : soit elles se révèlent peu efficaces, soit elles permettent un amaigrissement, mais se révèlent alors dangereuses pour la santé.

Il est dans la nature même des médicaments d’avoir un effet qui ne dure que tant qu’on les prend. On regrossit donc dès qu’on les arrête. Il n’est pas rare qu’on reprenne plus de poids qu’on en avait perdu. Ceci a en particulier été observé avec les extraits thyroïdiens et les « coupe-faim ».

La tendance au surpoids et l’obésité sont des problèmes à considérer sur la durée. Le médicament idéal serait donc celui qu’on pourrait prendre la vie entière. Il faut pour cela qu’il soit totalement dénué de toxicité. Jusqu’à présent, cela relève de l’utopie.

Les extraits thyroïdiens sont-ils utiles ou non dans le traitement de l’obésité ?

Les hormones thyroïdiennes accélèrent le métabolisme et provoquent ainsi une rapide combustion des réserves énergétiques et donc une perte de poids. Malheureusement, cette perte de poids correspond certes à une perte de graisse, mais aussi à une perte de tissus maigres et de muscles. Lorsqu’on arrête le traitement, comme la réduction du volume musculaire entraîne une baisse des dépenses de l’organisme, les besoins en énergie sont considérablement abaissés. Dans ces conditions, la reprise d’une alimentation normale se traduit par une prise rapide de graisse et, dans la grande majorité des cas, par un poids supérieur à celui qui avait motivé la prise d’hormones. En définitive, le traitement aura conduit à échanger du muscle contre de la graisse…
De plus, il est interdit de prescrire des hormones thyroïdiennes dans le seul but de maigrir.

Les diurétiques peuvent-ils être utiles dans la lutte contre le surpoids ?

Les diurétiques ne permettent pas de perdre de graisse ou de cellulite, mais uniquement de l’eau.
L’eau pesant un kilo par litre, la prise de diurétiques se traduit donc par une perte de poids pouvant aller jusqu’à deux à trois kilos au maximum. Il n’est pas possible de perdre davantage d’eau.
Dès l’arrêt de la prise des comprimés, l’organisme retient l’eau qui lui fait défaut et les kilos « perdus » réapparaissent aussitôt. Afin de maintenir cet abaissement pondéral artificiel de un à deux kilos, il serait donc nécessaire d’avoir recours aux diurétiques de façon permanente. Or ces prises répétées provoquent une déshydratation, une chute de la tension pouvant conduire à un état de fatigue permanente, des vertiges et des syncopes. La fuite de potassium dans les urines peut provoquer des troubles du rythme cardiaque, parfois mortels.

Est-il vrai qu’il existe un rapport entre le fait de dormir peu ou mal et celui de prendre du poids ?

Diverses études, comme celles d’Eve van Cauter, à l’Université de Chicago, et de Karin Spiegel, responsable du groupe de recherche sur le sommeil et la neuroendocrinologie au Laboratoire de physiologie de l’ULB, ont mis en évidence qu’une durée de sommeil insuffisante modifie les sécrétions endocriniennes impliquées dans la prise de poids.
Moins on dort, plus les taux de leptine, hormone qui inhibe l’appétit, sont faibles et plus ceux de gréline, hormone qui stimule l’appétit en sucres et en graisses, sont élevés.
On peut d’ailleurs parfois constater une tendance à une prise de poids chez des travailleurs de nuit.
Le phénomène concerne également les personnes souffrant du syndrome d’apnées du sommeil, dont les liens avec le risque de diabète sont aujourd’hui établis.

La pilule contraceptive fait-elle grossir ?

Souvent accusés de provoquer une prise de poids, les contraceptifs oraux (« la pilule ») ne sont que très exceptionnellement coupables.
Exceptionnellement, certaines femmes peuvent être sensibles aux effets des oestroprogestatifs sur les tissus graisseux : c’est la raison pour laquelle toute prise de poids au début d’une contraception doit être identifiée et signalée au gynécologue.
Mais insistons sur la notion clé : avant de dire « la pilule fait grossir », il faut bien analyser ce qui s’est passé au moment de cette prise de poids : changement d’apport alimentaire, arrêt du sport, difficultés diverses.
Dans l’immense majorité des cas, l’utilisation d’un contraceptif oral n’a aucune influence sur le poids. En tout cas, n’arrêtez pas la pilule pour une question de poids avant d’avoir discuté avec le gynécologue d’une nouvelle méthode contraceptive. Il y a toujours une solution.

Qu’est-ce qu’on appelle « l’effet yoyo » ?

Faire un régime amaigrissant drastique. Mincir très vite de quatre ou cinq kilos. Et reprendre très vite une partie du poids perdu, ou tout le poids perdu… Alors, recommencer quelques mois plus tard un autre régime pour mincir à nouveau…
Après chaque cure, on retrouve forcément ses mauvaises habitudes alimentaires : celles qui ont été à l’origine du surpoids. On reprend non seulement les kilos perdus mais un ou deux de plus : comme si l’organisme voulait se protéger d’une prochaine privation.
Il y en a donc encore plus à éliminer lors du régime suivant. On a de plus en plus de mal à les faire partir et ils nous obligent à nous priver encore plus.
La majorité des personnes qui veulent perdre du poids s’attaquent au problème sous l’angle de la diététique uniquement (avec des méthodes plus ou moins valables, mais parfois assez fantaisistes, voire franchement dangereuses, comme des régimes gravement déséquilibrés) et négligent notamment de faire procéder à un bilan de santé, la réintroduction de l’activité physique et la remise en question de leurs habitudes.
C’est parfois un véritable cycle infernal, dont certaines personnes se sentent pratiquement prisonnières, et qui a des effets déplorables sur leur moral… et donc sur leur santé.
Le seul traitement de la surcharge pondérale et de l’obésité validé scientifiquement implique une approche multidisciplinaire telle que celle que propose la filière médicale « Centre de l’obésité ».