Infections à papillomavirus (HPV) : la vaccination comme prévention

Les Human Papillomavirus (HPV) font partie des infections sexuellement transmissibles les plus répandues à l'échelle mondiale, touchant environ 80% de la population à un moment donné de leur vie. Pour la plupart des individus, une infection à HPV ne pose pas de problème majeur, car elle est généralement éliminée sans séquelles. Cependant, certains types d’HPV peuvent conduire au développement de verrues génitales ou même à un risque accru de cancer.
Notre chef de service de gynécologie-obstétrique, le Dr Jean-Michel Mine, nous en dit plus pour comprendre les Human Papillomavirus.
Des virus souvent silencieux
Même si l’infection est silencieuse, les personnes porteuses sont toujours susceptibles de contaminer d'autres personnes. L’infection persistante par une souche agressive peut provoquer des lésions précancéreuses puis cancéreuses au niveau ano-génital, dont la plus fréquente sera au niveau du col de l’utérus. Les personnes ayant une activité sexuelle sont à risque d’attraper des infections à papillomavirus humains. Le préservatif diminue le risque mais ne le supprime pas car la transmission peut se faire par simple contact sexuel. Les patients immunodéprimés sont, quant à eux, plus à risque. On ne traite pas l’infection à papillomavirus mais bien les séquelles de cette infection (condylomes, lésions pré-cancéreuses ou cancéreuses) si elles persistent.
Comment prévenir une infection au HPV ?
Il n’existe que le traitement préventif, à savoir le vaccin qui est recommandé tant pour les filles que pour les garçons. Celui-ci vise à prévenir l’infection par les souches du virus les plus susceptibles de développer des verrues génitales et le cancer du col de l’utérus. Pour être efficace, la vaccination doit précéder l’infection. C’est pourquoi il est conseillé de se faire vacciner avant les premiers contacts sexuels. Une vaccination de rattrapage peut tout de même être envisagée.
En Belgique, le Conseil Supérieur de la Santé recommande la vaccination des garçons et des filles à partir de 12 ans. Les vaccins sont administrés en 2 ou 3 doses, selon l’âge, dans la partie supérieure du bras (2 doses jusqu’à 14 ans et 3 doses à partir de 15 ans). Une invitation à la vaccination est faite via la médecine scolaire. Le vaccin est remboursé pour les jeunes entre 12 à 18 ans inclus.
La vaccination a montré son efficacité pour diminuer très fortement le risque de verrues génitales, des lésions précancéreuses du col et du cancer du col de l’utérus ; la protection est au minimum de 10 ans, voire plus. La vaccination permettrait d'augmenter l'immunité collective face à ces infections.
Garder à l’esprit le dépistage
Toutes les femmes entre 25 et 65 ans devraient pratiquer un dépistage tous les 3 ans. Le dépistage par frottis permet de détecter des anomalies des cellules du col de l’utérus avant l’apparition d’un cancer.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur cette page: https://www.les-hpv.be/