Chirurgie de l'estomac et de l'oesophage

Le reflux gastro-oesophagien

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est une affection fréquente qui correspond à la remontée du contenu acide de l’estomac vers l’œsophage.
Cela se produit lorsque le sphincter inférieur de l’œsophage, qui agit normalement comme une valve, ne se ferme pas correctement.

Quels sont les symptômes?

Les symptômes les plus fréquents du RGO sont :
 

  • Brûlures d’estomac (pyrosis) : sensation de feu derrière le sternum,
  • Régurgitations acides dans la bouche,
  • Douleurs thoraciques ou sensation d’oppression,
  • Toux chronique, en particulier la nuit,
  • Enrouement de la voix, maux de gorge,
  • Troubles du sommeil liés à l'inconfort,
  • Difficultés à avaler dans les formes plus sévères.

Ces symptômes peuvent s’aggraver après les repas, en position allongée ou penchée en avant.

Comment pose-t-on le diagnostic?
  • Entretien médical et examen clinique,
  • Gastroscopie (endoscopie digestive haute) : pour visualiser l’œsophage et vérifier l’existence d’une inflammation (œsophagite),
  • pH-métrie œsophagienne : mesure de l’acidité dans l’œsophage pendant 24h,
  • Manométrie œsophagienne : pour évaluer le bon fonctionnement de l’œsophage et du sphincter.
     
Traitement médical

Le traitement repose d’abord sur des mesures hygiéno-diététiques associées à un traitement médicamenteux :

  1. Mesures quotidiennes :
  • Surélever la tête du lit,
  • Éviter les repas copieux ou gras le soir,
  • Limiter café, alcool, chocolat, menthe, boissons gazeuses,
  • Perdre du poids en cas de surcharge pondérale,
  • Éviter de s’allonger juste après avoir mangé.

   2. Médicaments :

  • Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : réduisent la production d’acide (ex. : oméprazole, esoméprazole),
  • Antiacides ou alginates en cas de gêne occasionnelle,
  • Le traitement est généralement efficace, mais peut être nécessaire sur le long terme.
     
Traitement chirurgical (en cas d'échec du traitement médical)

La chirurgie peut être envisagée si :

  • Les symptômes persistent malgré un traitement bien conduit,
  • Le patient ne souhaite pas un traitement médicamenteux à vie,
  • Il existe une complication du RGO (œsophagite sévère, sténose, hernie hiatale importante).
     

L’intervention la plus courante est la fundoplicature de Nissen

  • Elle consiste à renforcer le sphincter œsophagien inférieur en enroulant une partie de l’estomac autour de l’œsophage,
  • Réalisée sous anesthésie générale, le plus souvent par laparoscopie (technique mini-invasive),
  • Permet une réduction significative, voire disparition, des symptômes.

Les avantages :

  • Efficacité durable sur les brûlures et régurgitations,
  • Arrêt possible des médicaments chez la majorité des patients.

Risques ou effets secondaires possibles :

  • Ballonnements ou difficulté temporaire à roter/éructer,
  • Dysphagie transitoire (difficulté à avaler),
  • Complications chirurgicales rares (saignement, infection, etc.).

Suivi post-opératoire

Un suivi médical est nécessaire après l’intervention. Une alimentation adaptée est mise en place progressivement dans les premières semaines. Les activités peuvent être reprises rapidement après récupération.
 

Achalasie oesophagienne

L’achalasie est une maladie rare de l’œsophage qui se caractérise par :

  • Une absence de relaxation du sphincter inférieur de l’œsophage (anneau musculaire entre l’œsophage et l’estomac),
  • Une perte des contractions normales de l’œsophage.

Cela empêche les aliments et les liquides de passer correctement de l’œsophage vers l’estomac, entraînant une stagnation des aliments dans l’œsophage.

Notre équipe médico-chirurgicale est spécialisée dans la prise en charge des troubles de la motricité œsophagienne, avec :

  • Une expertise en manométrie œsophagienne,
  • L’accès aux techniques les plus récentes (dilatation, POEM, chirurgie mini-invasive),
  • Un accompagnement personnalisé.
Quels sont les symptômes?

Les symptômes les plus fréquents sont :

  • Dysphagie (difficulté à avaler) : d’abord pour les solides, puis pour les liquides,
  • Régurgitations d’aliments non digérés, parfois plusieurs heures après les repas,
  • Douleurs thoraciques ou sensations de pression,
  • Toux nocturne ou fausses routes,
  • Perte de poids,
  • Mauvaise haleine due à la stagnation alimentaire.
Comment pose-t-on le diagnostic?

Plusieurs examens permettent de confirmer l’achalasie :

  • Transit œsogastroduodénal : radiographie avec produit de contraste qui montre un œsophage dilaté avec un resserrement en « queue de radis » à la jonction œsophage-estomac.
  • Manométrie œsophagienne : examen clé qui mesure les pressions dans l’œsophage et confirme l’absence de relaxation du sphincter.
  • Fibroscopie (gastroscopie) : permet d’exclure d’autres causes comme un cancer (pseudo-achalasie).

 

Traitements disponibles

L’achalasie ne peut pas être « guérie », mais plusieurs traitements permettent de soulager durablement les symptômes en facilitant le passage des aliments.

Traitement médical (rarement suffisant seul)

  • Médicaments relaxant le sphincter (nitrés, inhibiteurs calciques) → efficacité limitée et souvent transitoire.

Injections de toxine botulique

•    Injectée dans le sphincter pour le relâcher temporairement,
•    Indiquée surtout chez les patients fragiles ou non opérables,
•    Effet transitoire, nécessite souvent des réinjections.

Traitements interventionnels ou chirurgicaux
  1. Dilations pneumatiques
  • Réalisées sous endoscopie,
  • Un ballon est gonflé dans le sphincter pour le forcer à s’ouvrir,
  • Méthode efficace, mais récidives possibles → parfois plusieurs séances nécessaires,
  • Risque rare de perforation.

  2. Chirurgie : Myotomie de Heller (souvent associée à une fundoplicature)

  •  Intervention chirurgicale sous anesthésie générale, souvent par laparoscopie (coelioscopie),
  • Le muscle du sphincter est sectionné pour permettre un passage plus facile des aliments,
  • Une petite valve (fundoplicature) est souvent ajoutée pour prévenir un reflux post-opératoire,
  • Très bons résultats à long terme.

  3. Myotomie per-orale endoscopique (POEM)

  • Technique plus récente, mini-invasive,
  • Réalisée via endoscopie sans incision externe,
  • Section du muscle réalisée de l’intérieur,
  • Alternative efficace, surtout pour les formes complexes.
     
Résultats et suivi
  • Dans la majorité des cas, la prise en charge permet une amélioration nette des symptômes,
  • Un suivi régulier est nécessaire pour vérifier l’efficacité du traitement et prévenir le reflux,
  • Dans certains cas, des traitements complémentaires peuvent être proposés en cas de récidive.
Complications possibles
  • Reflux gastro-œsophagien après traitement (notamment chirurgical),
  • Dilatation excessive de l’œsophage (œsophage mégadilaté, formes tardives),
  • Risque très rare d’évolution vers un cancer de l’œsophage → surveillance au long cours.

Diverticules oesophagiens

Un diverticule œsophagien est une petite poche qui se forme dans la paroi de l’œsophage, le tube reliant la bouche à l’estomac.
Il s’agit d’une anomalie rare mais potentiellement gênante, surtout lorsqu'elle devient volumineuse.

Il existe plusieurs types de diverticules :

  • Diverticule de Zenker (le plus fréquent) : situé en haut de l’œsophage, juste derrière le pharynx.
  • Diverticules moyens : au milieu de l’œsophage.
  • Diverticules épiphreniques : situés près de la jonction avec l’estomac.

Notre service propose une prise en charge spécialisée des pathologies de l’œsophage, incluant :

  • L’évaluation complète par imagerie et manométrie,
  • L’accès aux techniques endoscopiques modernes (myotomie endoscopique du Zenker),
     
Quels sont les symptômes?

Les petits diverticules sont souvent asymptomatiques.
Quand ils deviennent plus gros, ils peuvent provoquer :
•    Difficulté à avaler (dysphagie),
•    Sensation de blocage ou gêne dans la gorge ou la poitrine,
•    Régurgitations d’aliments non digérés, parfois plusieurs heures après les repas,
•    Toux chronique ou fausses routes (aliments qui "passent de travers"),
•    Mauvaise haleine,
•    Dans certains cas : perte de poids, infections pulmonaires à répétition.

Comment fait-on le diagnostic?

Le diagnostic repose sur plusieurs examens :
•    Transit œsogastroduodénal : radiographie avec produit de contraste qui montre la poche.
•    Fibroscopie œsogastrique (gastroscopie) : visualisation directe de l’œsophage.
•    Scanner thoracique : utile dans certains cas pour évaluer la taille ou les complications.
•    Manométrie œsophagienne : parfois réalisée pour étudier la motricité de l’œsophage.

Quel traitement?

Si le diverticule est petit et ne provoque pas de symptômes :
Aucune intervention immédiate n’est nécessaire, mais une surveillance clinique est recommandée.


Si le diverticule est symptomatique :
Plusieurs options sont possibles selon la localisation, la taille et l'état général du patient.

Traitements disponibles

1. Traitement médical (souvent transitoire)

  • Régime alimentaire adapté : manger lentement, bien mâcher, boire après les bouchées,
  • Éviter de s’allonger juste après les repas,
  • Traitement du reflux si présent (IPP),
  • Surveillance régulière.

Ce traitement ne fait pas disparaître le diverticule, mais peut améliorer les symptômes dans les formes légères.

2. Traitement chirurgical ou endoscopique

Diverticule de Zenker

  • Myotomie endoscopique (technique mini-invasive) : section du septum entre l’œsophage et la poche pour supprimer l’obstacle et éviter la stagnation.
  • Chirurgie classique (cervicotomie) : ablation de la poche + section du muscle si l’approche endoscopique n’est pas possible.

Diverticules moyens ou épiphreniques

  • Chirurgie mini-invasive (laparoscopie ou thoracoscopie) : résection du diverticule et myotomie de l’œsophage si nécessaire.

Avantages des traitements interventionnels :

  • Disparition ou amélioration nette des symptômes,
  • Diminution du risque de complications (fausses routes, infections pulmonaires, etc.),
  • Hospitalisation courte dans les cas endoscopiques.
Complications possibles si non traité
  • Stagnation alimentaire chronique,
  • Fausses routes et infections pulmonaires à répétition (pneumonies d'inhalation),
  • Risque rare de saignement ou perforation,
  • Risque très rare de transformation cancéreuse dans les formes chroniques.
Suivi après traitement
  • Surveillance clinique régulière,
  • Possibilité de contrôle endoscopique selon les cas,
  • Rééducation alimentaire et adaptation des habitudes si nécessaire.

 

Contacts

Prise de RDV: 060/11.12.13