FIV classique ou ICSI

Cette technique s’adresse aux couples rencontrant des problèmes ovulatoires, d’endométriose et/ou masculins.

La FIV se déroule en 7 étapes : la stimulation ovarienne, la ponction folliculaire, la préparation de l’échantillon de sperme, la FIV classique ou avec ICSI et le suivi de culture, le transfert embryonnaire, le test de grossesse et la congélation des embryons.

1. La stimulation ovarienne

La stimulation ovarienne  consiste à récupérer un maximum d’ovocytes afin d’augmenter les chances de réussite. Contrairement aux idées reçues, la stimulation n’épuise pas le stock d’ovocytes. En effet, les ovocytes amenés à maturité par la stimulation se seraient dégénérés de manière naturelle ; seul un ovocyte par cycle est destiné à mûrir. La stimulation empêche donc cette régression. On peut donc parler d’un « sauvetage ovocytaire ».

La stimulation ovarienne se réalise à l’aide de médicaments, la croissance des follicules est contrôlée par échographies endovaginales et prises de sang environ tous les 2-3jours.  Lors des échographies, le nombre de follicules renfermant les ovocytes est déterminé mais également leur taille. Les follicules doivent présenter une taille supérieure à 15mm pour espérer pouvoir récolter les ovocytes s’y renfermant.

De manière spontanée, l’ovulation peut avoir lieu à n’importe quel moment, or la ponction doit avoir lieu juste avant l’ovulation afin de pouvoir récupérer les ovules juste avant qu’ils ne quittent les follicules. Le déclenchement de l’ovulation se réalise par injection d’HCG ;
L’ovulation est déclenchée et la ponction se réalise 35 heures après le déclenchement.

2. La récolte d’ovocytes

La ponction ovocytaire consiste à récupérer les ovocytes dans les follicules mûrs à l’aide d’une fine aiguille placée sur une sonde d’échographie vaginale. Une légère anesthésie est nécessaire, il s’agit d’une sédation (une perte de conscience induite, réversible et réglée avec un anesthésiste). La sédation permet à la patiente de ne percevoir aucune douleur durant l’acte. Cette ponction est réalisée par un gynécologue assisté par une ou deux infirmière(s) et un anesthésiste en salle de ponction.


En parallèle, au laboratoire, un embryologiste recherche les ovocytes sous microscopes. Les ovocytes récoltés ne sont pas visibles à l’œil nu (0,1mm) mais sont entourés par des cellules formant le cumulus oophorus, sorte de petit nuage d’environ 1mm. Les ovocytes sont très petits par rapport à la cavité folliculaire qui les renferme (20mm).

 

 

 

 

Le biologiste les place ensuite dans un milieu de fécondation dans un incubateur à 37°C.

Le nombre d’ovules obtenus est relativement variable d’une femme à l’autre. En effet le nombre d’ovocytes dépend de la réponse à la stimulation. Nous essayons d’en obtenir une dizaine.  

3. Recueil des spermatozoïdes

Le jour de la ponction, le patient doit apporter un échantillon de sperme, en ayant respecté 3 à 5 jours d’abstinence et les conditions de recueil. L’échantillon peut également être récolté sur place. Il est ensuite capacité, c’est-à-dire que les spermatozoïdes les plus fécondants sont sélectionnés en les séparant des débris cellulaires et du liquide séminal.

S’il s’agit d’un échantillon de sperme de donneur, la paillette de sperme est décongelée au laboratoire.
Du sperme peut avoir été congelés au préalable le jour de la ponction (cas exceptionnels) dans des paillettes et une ou plusieurs sont dés-lors décongelées.

Dans certains cas, une biopsie testiculaire (TESE) ou ponction épidydimaire (MESA)  peut s’avérer nécessaire (absence de spermatozoïde dans le sperme). Elles peuvent se pratiquer avant (spermatozoïdes congelés) ou le jour de la ponction (spermatozoïdes frais) sous anesthésie générale.

4. FIV classique ou avec Injection Intra-cytoplasmique d’un spermatozoïde

La qualité des spermatozoïdes ou d’autres éléments du dossier médical détermineront si une fécondation classique ou une fécondation par micro-injection (ICSI) doit être effectuée.

FIV classique

Suite à la ponction, la fécondation se réalise dans une boite 4puits. Environ 100 000 spermatozoïdes sont laissés avec 5 ovocytes en culture jusqu’au lendemain matin dans un incubateur à 37°C dans lequel les conditions des trompes utérines sont reproduites.

FIV avec ICSI

L’ICSI est une technique qui a révolutionné une grande partie de l’infertilité masculine. Les hommes considérés autrefois comme stériles peuvent désormais avoir une descendance. L’ICSI peut être recourue en cas d’infécondité masculine (trop peu de spermatozoïdes et/ou mauvaise mobilité et/ou anomalie morphologique,…) ou en cas d’échec de FIV classique, ou quand les spermatozoïdes ont été recueillis chirurgicalement au niveau du testicule ou de l’épididyme.
L’ICSI consiste à sélectionner un spermatozoïde fécondant et à l’introduire à l’aide d’une fine aiguille dans le cytoplasme de l’ovocyte. Le taux de fécondation est de 60 à 70% pour les ovocytes micro-injectés. Seuls les ovocytes matures peuvent être micro-injecté (présence d’un globule polaire).
Les ovocytes sont ensuite placés dans une boite 4 puits. Celle-ci est ensuite stockée dans un incubateur à 37°C dans lequel les conditions des trompes utérines sont reproduites.

5. Suivi de cultures embryonnaires

Le lendemain, jour 1, les ovocytes sont observés afin de voir s’il y a eu fécondation (Zygote) ou non. Une fécondation normale se manifeste par l’apparition des 2 Pronuclei (noyau du spermatozoïde et de l’ovocyte)  et l’expulsion du 2ème globule polaire. Parfois cette fécondation n’est pas visible au moment de l’observation, ils sont donc observés à nouveau au Jour 2.


 
Au 2ème jour, les patients sont informés par téléphone par le biologiste du nombre d’embryons obtenus. Les embryons sont alors observés chaque jour afin de suivre leur évolution jusqu’au jour 5 (Sauf cas exceptionnel : Jour3).

  • Jour 2 : 2 à 4 blastomères
  • Jour 3 :  4 à 8 blastomères
  • Jour 4 : 8 blastomères à Morula
  • Jour 5 : Jeune Blastocyste (étirement des cellules vers la membrane (trophoblaste) à Blastocyste en cours d’éclosion.


                                 Jour 2                         Jour 3                                  Jour 4
 

  

 

 

Les embryons sont observés et scorés tous les jours durant 5 jours. Leur vitesse de division, la symétrie de leurs blastomères et leur taux de fragmentation sont évalués. Au plus les embryons se développent plus au moins rapidement avec des cellules régulières et un taux de fragmentation faible voire nul, ont plus de chance d’aboutir à une grossesse.
Les embryons se divisant plus rapidement, ayant les cellules les plus régulières et ayant le moins de fragmentation ont plus de chance d’aboutir à une grossesse.


Déroulement en image du Jour 0 à Jour 5 (transfert)

Source: https://www.invitra.fr/premier-mois-de-grossesse/

6. Transfert embryonnaire

Le transfert consiste à placer un ou plusieurs embryons obtenus dans l’utérus au 5ème jour de culture. Le transfert se réalise à l’aide d’un cathéter souple et fin. Au laboratoire, le biologiste aspire le ou les embryons dans une petite goutte de milieu de culture dans le cathéter.


 
Il s’agit d’une technique courte et indolore qui ne nécessite pas d’anesthésie.
Le nombre d’embryons pouvant être replacés est régis par la loi belge qui prend en compte l’âge de la patiente ainsi que le nombre de tentatives déjà réalisée. Le choix du nombre d’embryon à replacer doit être en accord avec le gynécologue du centre. Afin d’optimaliser l’implantation de l’embryon, un supplément de progestérone (Utrogestan®) est administré le lendemain de la ponction et ce jusqu’au test de grossesse. Si celui-ci est positif (Félicitations !!!), l’administration de progestérone devra être poursuivie durant encore 12semaines.
Après le transfert, la patiente peut reprendre une activité totalement « normale » tout en évitant bien évidemment les efforts et sport intenses.  
Il vous est conseillé de respecter une période d’abstinence de 24 à 48 heures après le transfert.

Règlementation quant au nombre d’embryon(s) transférable(s) : AR du 4 juin 2003. AR modifiant l’arrêté royal du 25 avril 2002 relatif à la fixation et à la liquidation du budget des moyens financiers des hôpitaux.

  Jusqu'à 35 ans De 36 à 39 ans De 40 à 42 ans
Tentative 1 1 embryon 2 embryons Pas de nombre max.
Tentative 2 1 embryon de bonne qualité ou 2 embryons de moindre qualité 2 embryons Pas de nombre max.
Tentative 3 2 embryons 3 embryons Pas de nombre max.

7. Le test de grossesse

12 jours après la ponction, une prise de sang pourra être réalisée afin de doser le taux d’HCG et déterminer ainsi si une grossesse a débuté.  

  • Si le test s’avère être négatif, vous n’êtes malheureusement pas enceinte. Si vous avez des embryons congelés, vous pourrez réaliser un transfert après avoir laissé un cycle au repos. Ce transfert pourra se faire au cours d’un cycle spontané (sans traitement) ou être soutenu par un traitement par voie orale (substitution ou gonadotrophines). Les embryons décongelés peuvent être transférés de cycle en cycle, sans interruption, si vous le désirez.

Si vous n’avez pas d’embryon congelé, nous vous conseillons de reprendre rendez-vous avec votre gynécologue du centre afin de réévaluer votre traitement.

  • Si le test est positif, un second test doit être effectué 16 jours après la ponction afin de déterminer si votre taux d’HCG augmente. Celui-ci doit au minimum doubler. Dans le cas contraire, il pourrait s’agir d’une grossesse extra-utérine qui devra faire l’objet d’un diagnostic et d’une intervention rapide. Si les deux prises de sangs sont optimales, vous pourrez prendre un rendez-vous dans 3 semaines chez le gynécologue qui vous a suivie durant le(s) traitement(s) afin de réaliser la première échographie dans le but de contrôler l’évolution de la grossesse (détermination du nombre de sac(s) et cœur(s)). Vous pourrez ensuite prendre rendez-vous dans 2 à 3 semaines chez votre gynécologue titulaire qui suivra votre grossesse.