Pathologies

Canal carpien

Qu'est-ce que le canal carpien

Le nerf médian pénètre dans la main par un canal situé au niveau du poignet. Ce canal, constitué d’une gouttière osseuse, est fermé en avant par un puissant ligament. Les tendons fléchisseurs et le nerf médian s’engagent dans ce conduit.
Le syndrome du canal carpien est la compression de ce nerf, le plus souvent par le ligament. Il entrainent des picotements dans les doigts, des réveils nocturnes douloureux, une perte de sensibilité et de force dans la main.

Quels sont les traitements possibles?

La mise en place d’une attelle est proposée dans les stades débutants. Les infiltrations donnent de bons résultats mais de façon transitoire. Dans les canaux carpiens avancés ou très symtomatiques, la chirurgie reste le traitement de choix.

Comment se passe l'intervention?

L’intervention chirurgicale se fait au bloc opératoire en hôpital de jour. Elle est réalisée sous anesthésie de l’avant-bras avec une sédation si nécessaire. La durée de l’intervention est de 5 à 10 min. La cicatrice mesure environ 1,5 à 2 cm  dans le talon de la paume de la main. L’opération consiste à sectionner le ligament qui comprime le nerf médian.  Les fils placés sont résorbables et seul un pansement sera appliqué en fin d’intervention.
Aucun plâtre n’est nécessaire et le patient pourra quitter l’hopital rapidement.

Et après? Quelle convalescence?

Les engourdissements disparaissent en général vite. En revanche, les pertes de la sensibilité s’améliorent plus lentement, parfois incomplètement. Une douleur à la partie proximale de la paume est habituelle et normale, du fait de la section du ligament et de la cicatrisation des tissus. Certains mouvements pourront être douloureux pendant quelques semaines  (ouvrir une bouteille, tordre une serpillière… ) . La force musculaire diminue pour revenir au bout de 6 semaines à 3 mois. L’incapacité de travail est de quelques jours à 6 semaines en fonction de votre travail. Elle est à définir avec le chirurgien.

Doigt à ressaut

Qu'est ce que le doigt à ressaut?

Il s’agit d’une tendinite des tendons fléchisseurs des doigts et de sa gaine, le canal digital. Cette maladie se manifeste soit par des douleurs au niveau de la poulie (partie du canal digital), soit par un phénomène de ressaut du doigt lors de sa remise en extension. Ces deux symptômes peuvent être associés ou non, et fluctuer dans le temps. Parfois, les doigts sont difficiles à plier au réveil et s’assouplissent ensuite. Parfois, le doigt ne parvient plus à se fermer ou à s’étendre complètement. Cette affection apparait souvent spontanément, parfois après des activités manuelles inhabituelles.

Quels sont les traitements possibles?

Les anti-inflammatoires en pommade ou en comprimés sont habituellement inefficaces, tout comme les orthèses/attelles. Les infiltrations sont par contre très efficaces, mais souvent de manière transitoire. L’efficacité est habituellement moindre lorsqu’un ressaut franc du doigt est présent. La chirurgie est par contre le traitement de choix, car il est définitif.

L'intervention chirurgicale

L’intervention chirurgicale se déroule en salle d’opération, après avoir endormi l'avant-bras. Une sédation en complément est parfois réalisée. La durée de l’intervention est de 5 à 10 minutes. L’incision mesure 1cm à hauteur de la poulie. L’opération consiste à sectionner celle-ci et libérer le tendon fléchisseur. Les fils placés sont résorbables et un pansement simple sera habituellement appliqué en fin d’intervention. Vous serez reconduit à votre chambre très rapidement et pourrez manger.

Et après? Quelle convalescence?

Le ressaut disparait immédiatement après l’opération. Le doigt peut rester raide pendant quelques jours lorsque ce symptôme est présent avant l’opération. La gêne sur la cicatrice est fréquente suite à la cicatrisation des tissus. Les activités quotidiennes sont encouragées, la conduite automobile après quelques jours. L’incapacité de travail oscille habituellement entre quelques jours et 3 semaines selon votre profession.

Syndrome du nerf ulnaire au coude

Qu'est-ce que le syndrome du nerf ulnaire au coude?

Il s’agit de la compression du nerf ulnaire (ou nerf cubital) lorsque celui-ci passe à la partie interne du coude. Il n’y a bien souvent pas de cause à l’apparition des symptômes, mais l’appui prolongé ou habituel sur le coude favorise la maladie. Une structure anormalement présente dans cette région peut également (muscle, synoviale, os, etc.) en être à l’origine.
L’adaptation de la position en appui sur le coude aide dans les stades débutants, l’immobilisation, la kiné ou l’ostéopathie donnent des résultats décevants.
La chirurgie consiste à libérer le nerf ulnaire sur plusieurs cm de part et d’autre de son passage dans la gouttière à l’intérieur du coude.

L'intervention chirurgicale

L’intervention chirurgicale se déroule en salle d’opération, après avoir endormi votre bras. Une sédation en complément est parfois réalisée. La durée de l’intervention est de 15 minutes. L’incision mesure 4-5cm à la partie interne du coude, à l’aplomb de la bosse osseuse interne du coude (épicondyle médial). Le nerf sera libéré de part et d’autre de cette bosse sur 5-6cm. Parfois, l’anatomie du nerf nécessite qu’il soit déplacé vers l’avant de l’épicondyle (= transposition). Les fils placés sont résorbables et un pansement simple et un bandage seront habituellement appliqués en fin d’intervention. Vous serez reconduit à votre chambre très rapidement et pourrez manger.

Et après? Quelle convalescence?

Vous pourrez reprendre progressivement rapidement vos activités sans restriction, notamment la conduite automobile. L’incapacité de travail oscille habituellement entre quelques jours et 6 semaines selon votre profession. La kinésithérapie est facultative. La particularité de cette intervention fait que le résultat de l’opération n’apparait qu’après plusieurs semaines suivant la chirurgie. Suivant la gravité de la compression, des séquelles peuvent persister (récupération incomplète de la sensibilité, manque de force/fonte musculaire).

Kyste arthrosynovial au poignet

Qu'est-ce qu'un kyste arthrosynovial du poignet?

Il s’agit d’une grosseur qui se développe au niveau du poignet. Cette masse est tendue, plus ou moins mobile et parfois douloureuse à l’appui ou dans certains mouvements. Cette grosseur est liée au développement, dans la membrane qui tapisse l’articulation du poignet d’une tuméfaction remplie de liquide synovial produit par la membrane en question.
Il s’agit d’une affection bénigne, n’occasionnant aucune autre complication qu’une gêne douloureuse ou esthétique. Ils apparaissent soit au dos du poignet, soit un peu avant la paume de main, dans le pliant du poignet à la base du pouce.
Le traitement médical initial repose sur le port d’une attelle de repos du poignet, permettant lors de l’apparition récente (quelques semaines) d’assécher le kyste et le faire disparaître. Presque 25% des kystes disparaitront spontanément dans les 6 premiers mois.  Lorsqu’il est plus ancien, l’intervention chirurgicale donne les meilleurs résultats, donnant toutefois un risque de récidive de 10-15%, parfois rapidement après l’opération. Elle consiste à retirer la poche de liquide, provenant de l’articulation du poignet, ainsi que la partie malade de la capsule articulaire ayant laissé s’échapper le liquide.

L'intervention chirurgicale

L’intervention chirurgicale se déroule en salle d’opération, après avoir endormi le bras. Une sédation en complément est parfois réalisée. La durée de l’intervention est 10 à 15 minutes. Les fils placés sont résorbables et un pansement simple seront habituellement appliqués sous une attelle plâtrée en fin d’intervention.

Et après? Quelle convalescence?
  • Les activités quotidiennes sont encouragées, moyennant le port d’une attelle de repos du poignet selon le confort
  • La kinésithérapie est vivement conseillée. Elle va permettre de lutter contre la tendance inévitable de poignet à s’enraidir suite à l’ouverture de la capsule articulaire. Elle nécessite souvent aux alentours de 6 semaines pour récupérer une mobilité fonctionnelle non douloureuse.
  • C’est ce qui conditionne généralement la durée de l’incapacité de travail.

Rhizarthrose (prothèse ou trapézectomie)

Qu'est-ce que la rhizarthrose?

Il s’agit de l’arthrose de l’articulation à la base du pouce (trapézo-métacarpienne). Elle correspond à la disparition du cartilage qui recouvre l’extrémité du trapèze et du 1er métacarpien, ce cartilage permet le glissement des deux os l’un contre l’autre lors des mouvements du pouce.
Bien que très fréquente, la cause de l’arthrose reste mal connue. Les activités lourdes et répétées sont une cause aggravante. La maladie touche préférentiellement la femme, entre 40 et 60 ans.
La douleur est le principal problème avec une perte de mobilité. Avec l’âge, des déformations peuvent apparaître suite à la destruction de l’articulation.
Néanmoins, certains patients resteront asymptomatiques malgré une atteinte radiologique.

Quels sont les traitements possibles?
  • Les anti-inflammatoires en pommade ou en comprimés sont utiles au début de l’atteinte. Le traitement le plus simple et le plus efficace est le port d’une orthèse, qui bloque le pouce. Elle est portée la nuit, pour ne pas entraver les tâches quotidiennes et y associer une longue durée de port. Les infiltrations, apportent souvent une amélioration des douleurs, mais transitoirement.
  • La chirurgie n’est utile que lorsque tout le reste a échoué, l’objectif étant de soulager la douleur et d’améliorer la mobilité. Les prothèses de pouce sont apparues récemmement. Les résultats sont meilleurs et plus rapides que d’autres interventions comme la trapézectomie. Celle-ci consiste à retirer l’un des deux os qui frottent l’un contre l’autre, en l’occurrence le trapèze. Le fait de retirer un os n’occasionne pas de perte pour la fonction normale du pouce. La simplicité de cette procédure lui permet ainsi d’obtenir des résultats très satisfaisants pour les patients, avec un taux faible de complications.
L'intervention chirurgicale
  • Pour la prothèse: l’intervention chirurgicale se déroule en salle d’opération, après avoir endormi votre bras. Une sédation en complément est parfois réalisée. La durée de l’intervention est entre 45-60’. L’opération consiste à insérer dans chaque os une pièce métallique, qui vont glisser l’une contre l’autre à la manière d’une boule dans un trou. Une attelle plâtrée sera appliquée en fin d’intervention.
  • Pour la trapézectomie: L’intervention chirurgicale se déroule en salle d’opération, après avoir endormi votre bras. Une sédation en complément est parfois réalisée. La durée de l’intervention est entre 25-30’. Une attelle plâtrée sera appliquée en fin d’intervention.
Et après? Quelle convalescence?
  • Pour la prothèse: après 3 ou 4 semaines d’immobilisation plâtrée du pouce, les patients débutent la kiné. Elle durera le temps de récupération de la force et de la disparition des douleurs. Cela oscille selon chaque patient, entre quelques semaines et quelques mois.
  • Pour la trapézectomie: après 3 ou 4 semaines d’immobilisation plâtrée du pouce, les patients débutent la kiné. Elle durera le temps de récupération de la force et de la disparition des douleurs. Il peut être long. Cela oscille selon chaque patient, et dure habituellement entre 3 et 6 mois. La force est diminuée de d’environ 30%, mais n’empêche pas la réalisation des activités du quotidien.

Maladie de Dupuytren

Qu'est-ce que la maladie de Dupuytren?

Il s’agit d’une maladie des cloisons fibreuses de la paume de la main. Ces tissus s’épaississent puis se rétractent, aboutissant à la formation de nodules puis de cordes sous la peau. Elles provoquent classiquement un repli des doigts sur eux-mêmes, jusqu’à se refermer complètement dans la main.  La maladie est non douloureuse, et son évolution aléatoire tant dans la sévérité que dans le temps. Si la maladie commence jeune  (40-45 ans ), elle est habituellement plus agressive.
A ce jour, aucune cause n’a pu être identifiée. Seule une origine génétique peut être retrouvée dans 50% des cas. Un traumatisme récent (coupure, contusion, fracture, chirurgie) peut également faire apparaître ou accentuer la maladie.
Tant que l’on parvient à mettre la main à plat sur une table, il n’a pas d’indication de traitement. Le but du  traitement consiste à récupérer l’extension des doigts. La section simple des cordes à l’aide du biseau d’une aiguille sous la peau est occasionnellement discutée, avec des résultats moins bons. Le traitement chirurgical est actuellement le meilleur traitement de la maladie. Il consiste à retirer l’ensemble des cordes fibreuses rétractées.

L'intervention chirurgicale

L’intervention chirurgicale se déroule en salle d’opération, après avoir endormi le bras du patient. Une sédation en complément est parfois réalisée. La durée de l’intervention est variable, et dépend de l’importance du tissu à enlever. Les cicatrices sont en zigzag dans les doigts et la main pour éviter les récidives. Les fils placés sont résorbables et un pansement volumineux compressif seront habituellement appliqués en fin d’intervention. Une attelle plâtrée est souvent posée pour maintenir le résultat en extension.

Et après? Quelle convalescence?
  • Les pansements peuvent être plus ou moins volumineux et gênant pour la fonction de la main le temps de la cicatrisation. La mobilisation des doigts et de la main est toutefois encouragée.
  • Une attelle sur mesure d’extension des doigts est fréquemment proposée pour optimaliser le résultat, et sera alors à porter par intermittence plusieurs heures par jour pendant plusieurs semaines.
  • L’incapacité de travail prend aux alentours de 6-8 semaines selon votre profession.
  • La kinésithérapie est généralement proposée pour obtenir un résultat optimal.

Tendinite de De Quervain

Qu'est ce que la tendinite de De Quervain?

Il s’agit de l’inflammation des tendons extenseurs allant vers le dos du pouce. Deux d’entre eux se trouvent plaqués contre le radius par une sangle (= le retinaculum), empêchant qu’ils ne se tendent sous la peau. Cette inflammation survient après des activités répétées ou inhabituelles du pouce. Les premiers traitements sont l’immobilisation (par plâtre ou par orthèse) et les anti-inflammatoires (en comprimés ou en crème). Lorsque cela ne suffit pas, l’infiltration d’un produit base de cortisone donne de très bons résultats. Ce n’est que lorsque le traitement médical échoue que l’opération est proposée.

L'intervention chirurgicale

L’intervention chirurgicale se déroule en salle d’opération, après avoir endormi votre avant-bras. Une sédation en complément est parfois réalisée. La durée de l’intervention est de 5-10’. L’incision mesure 1cm à hauteur du retinaculum sur le bord radial du poignet (côté du pouce). L’opération consiste à sectionner celui-ci et libérer les deux tendons allant vers le pouce qui sont comprimés. Les fils placés sont résorbables et un pansement simple sera habituellement appliqué en fin d’intervention. Une attelle plâtrée bloquant le poignet et le pouce sera mise en place.

Et après? Quelle convalescence?

Le patient peut bouger immédiatement. Une attelle amovible peut être portée par simple confort au début. Vous pourrez reprendre progressivement vos activités sans restriction, notamment la conduite automobile. L’incapacité de travail oscille habituellement entre quelques jours et 3 semaines selon votre profession.