Radiothérapie externe

La radiothérapie externe consiste à diriger des rayons produits par une machine, située à proximité du patient. Les rayons traversent donc la peau pour atteindre la tumeur qui sera dès lors détruite. La machine de traitement est appelée «accélérateur linéaire de particules».

Le but est de délivrer très rapidement, sur un patient immobile, une dose de rayonnement la plus élevée possible tout en épargnant les tissus sains environnants.

Le patient irradié ne devient pas radioactif et ne présente donc aucun danger pour son entourage. Les rayons ne font que traverser le patient, y font leurs effets sur les cellules puis ressortent.

La radiothérapie externe peut se faire à base de photons ou d’électrons.

Durée du traitement:

La dose totale prescrite est divisée en séances, de 1 à 35 séances en général, une fois par jour, cinq jours par semaine.

La durée du traitement de radiothérapie externe dépend de la dose totale à délivrer à la tumeur, cette dose est prescrite par le radiothérapeute et peut aller de 1 jour à 7 semaines. Elle dépend de divers facteurs tels que:

  • le type de tumeur
  • le fait d’avoir été opéré ou non
  • le fait de recevoir de la chimiothérapie pendant les rayons
  • la localisation de tumeur

Certaines séances peuvent être délivrées exceptionnellement 2 fois par jour. Certains schémas de radiothérapie peuvent ne pas être quotidiens mais 3 fois par semaine et même 1 fois par semaine.

Pour chaque séance, le patient reste entre 10 et 15 minutes immobile sur la table, dans la position qui a été déterminée au moment de la stimulation.

Un scanner de vérification du positionnement est effectué à chaque séance selon un protocole précis. Cet examen permet également de vérifier l’éventuel remplissage ou vidage de certains organes (vessie, rectum,…).

Photons

Les photons sont des particules qui ont un important pouvoir de pénétration dans les tissus, variable selon leur énergie. Les irradiations par photons peuvent être effectuées suivant différentes techniques telles que:

  • Radiothérapie tridimensionnelle (ou conformationnelle) 3D
  • Radiothérapie conformationnelle en modulation d’intensité (RCMI ou Intensity-Modulated Radiation Therapy en anglais - IMRT)
  • Radiothérapie volumétrique par arcthérapie (Volumetric Modulated Arc Therapy en anglais – VMAT)
  • Stéréotaxie intra- ou extra-crânienne

Les radiothérapeutes choisissent la technique en fonction de la localisation de la tumeur, de sa profondeur, de sa forme et de sa taille.

Radiothérapie tridimensionnelle (3D)

Cette technique est utilisée pour des tumeurs de forme régulière, non complexes lorsque les tissus sains sont faciles à préserver. Après avoir défini le volume tumoral à irradier à partir des images de scanner, le radiothérapeute détermine grâce à un logiciel spécifique la forme du faisceau de traitement qui correspondra à la forme de la tumeur à traiter.

La radiothérapie conformationnelle par modulation d’intensité ou IMRT

Il s’agit d’une technique sophistiquée qui permet de faire varier l’intensité du rayonnement au sein de chaque faisceau de traitement pour le rendre le plus conforme possible à la tumeur tout en préservant au maximum les organes à risque. Cette technique permet réellement de sculpter de façon précise le volume d’irradiation et est donc utilisée pour des tumeurs de forme plus complexe notamment de forme concave qu’il est impossible de traiter avec la radiothérapie 3D.

Radiothérapie volumétrique par arcthérapie (VMAT)

Il s’agit d’une variante plus sophistiquée de l’IMRT où l’irradiation se fait en continu par 1 ou 2 arcs de cercle autour du patient, la dose de rayonnement est en continuelle optimisation ce qui permet d’atteindre des doses élevées au niveau de la tumeur. Ceci est possible grâce à l’utilisation d’accélérateurs linéaires de dernière génération capable de modifier en continu la vitesse de rotation, la forme du faisceau et son débit de dose.

Stéréotaxie

Il s’agit d’une technique particulière de radiothérapie externe qui permet de délivrer de très hautes doses par fraction afin d’irradier de façon sélective une ou plusieurs cibles de petite taille, en général inférieure ou égale à 5 cm, et ce avec une précision millimétrique. Le traitement s’effectue en un nombre très faible de fractions (de une à 8 fractions).

Stéréotaxie intracrânienne

Elle peut s’utiliser pour traiter des petites tumeurs cérébrales soit bénignes soit malignes. Plusieurs petites tumeurs (jusqu’à 3 – 4) maximum peuvent être ainsi irradiées simultanément. Elle permet de traiter:

  • les tumeurs qui sont difficiles à atteindre et que l’on ne peut pas enlever par chirurgie parce que cela causerait des dommages à proximité des tissus normaux du cerveau.
  • une récidive ou des métastases au cerveau.

On peut aussi utiliser une radiothérapie stéréotaxique pour administrer une dose supplémentaire de radiation après une radiothérapie externe classique ou pour irradier l’endroit opéré par le chirurgien.

Lorsque l’on traite une tumeur cérébrale, la tête doit être dans la même position à chaque séance de traitement et doit être parfaitement immobile. Le patient porte donc un masque spécial autour de la tête lors des séances de radiothérapie.

Les accélérateurs linéaires dont nous disposons dans le service de rad iothérapie du GHdC disposent d’un collimateur avec des lames très fines de 0.5 cm de largeur qui permet la délivrance de ce type de radiothérapie sous forme d’une irradiation en arcthérapie.

Plusieurs petites tumeurs (jusqu’à 3 – 4) maximum peuvent être ainsi irradiées simultanément.

Stéréotaxique extra-crânienne

Ce type de radiothérapie concerne le plus souvent les petites tumeurs pulmonaires primitives ou des métastases pulmonaires. Les métastases hépatiques, surrénaliennes ou ganglionnaires peuvent également être traitées avec cette technique.

Dans la majorité des cas, au niveau des poumons et de l’abdomen il faut tenir compte des mouvements respiratoires. Dans ce cas, le patient doit bénéficier d’un scanner de repérage tenant compte de la respiration (scanner 4D).

Les accélérateurs du service de radiothérapie du GHdC disposent d’un logiciel spécial qui permet de visualiser au moment de l’irradiation les mouvements de la tumeur, de les comparer avec le scanner de référence et de vérifier ainsi en ligne si la petite tumeur est toujours bien comprise dans le faisceau d’irradiation des mouvements respiratoires.

Électrons

Le rayonnement par électrons est également généré par les accélérateurs linéaires et est utilisé pour des lésions superficielles, car il pénètre seulement de quelques centimètres dans le corps. Il peut de ce fait provoquer de légères rougeurs de la peau.

On l’utilise généralement pour des lésions de la peau ou pour diminuer le développement de cicatrices chéloïdes.

Accélérateurs linéaires

Le service de radiothérapie dispose depuis peu de deux accélérateurs de particules de type Synergy, de la marque Elekta. Ces accélérateurs sont équipés de collimateur multilames de type «Agility» et permettent de délivrer des traitements complexes et précis de type stéréotaxie ou VMAT. Ces accélérateurs délivrent des photons ou des électrons de très hautes énergies.

Afin d’assurer une grande précision dans le traitement, ces appareils disposent d’une «imagerie embarquée», c’est-à-dire qu’ils ont la capacité d’effectuer des scanners tridimensionnels avant ou pendant l’irradiation. Cela permet de corriger la position du patient et d’être certain que le faisceau de traitement est bien centré sur la tumeur. La table de traitement peut être déplacée à partir du poste de commande lorsqu’on pratique une correction avant l’irradiation. Ce type de radiothérapie s’appelle radiothérapie guidée par l’image ou Image-Guided Radiation Therapy (IGRT).